Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu, duc d'Aiguillon

L'ex-libris du duc avec ses armes ayant pendant de l'écu les colliers des Ordres du Roi, dont il était chevalier depuis 1756
Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu, duc d'Aiguillon (31 Juillet 1720 – 1782)

  
Comte d'Agénois et de Condomois puis duc d'Agénois et duc d'Aiguillon, pair de France (1740), lieutenant général des armées du Roi, commandant en chef en Bretagne, ministre et secrétaire d'État des Affaires étrangères et de la Guerre (1771-74). Chevalier des Ordres du Roi (Versailles, 2 février 1756).
Fils d'Armand Louis de Vignerot du Plessis (1683-1750), duc d'Aiguillon et arrière-petit-neveu du cardinal de Richelieu, et d'Anne Charlotte de Crussol de Florensac (1700-1772). 
Mousquetaire le 11 Mai 1737, Lieutenant en second au Régiment du Roi le 26 Mai 1738, Colonel du Régiment de Brie,à 19 ans, par Commission du 6 Mai 1739. Duc, sur la démission de son père, le 14 Janvier 1740, appellé le Duc d’Agenois. 
Il servit à la tête de son Régiment à  l' armée envoyée en Bavière au mois de Mars 1742, sous les ordres du Duc d’ Harcourt, puis du Comte de Saxe pendant la Guerre de Succession d'Autriche; concourut à la défense d Eggenfeld sous les ordres du Prince de Conti, en 1743 ; passa en Italie au mois de Février 1744 ; reçut une blessure considérable à l’attaque du Château Dauphin la même année; fut fait Brigadier le 1 Avril 1745 ; prisonnier de guerre avec toute la garnison d’Asti le 4 Mars 1746 ; échangé au mois de Juin 1747, il passa le 22 Août à Gènes sous les ordres du Duc de Richelieu, et contribua à la défense de cette place.
Fut fait Maréchal de Camp le 1 Janvier 1748 ; aggrégé au Corps des Nobles Génois et inscrit dans le Livre d’or le 1 7 octobre suivant. 
À la mort de son père arrivée le 31 Janvier 1750 il prit le titre de Duc d Aiguillon obtint le Gouvernement de la Fere, par Provisions du 12 Février ; prêta serment au Parlement comme Pair, le 3 Septembre suivant et a été nommé Lieutenant Général au Comté Nantois, par Provisions données à Versailles le 10 Avril et le 20 suivant a obtenu le Commandement en chef de la Province de Bretagne (1753-1768).
Louis XV l'a nommé Chevalier des Ordres du Roi le 1 Janvier 1756.


“Combat de Saint Cast gagné sur les Anglais par les troupes françaises commandées par Monseigneur le duc d'Aiguillon” en 1758, d'après une gravure d'Ozanne, 1758-59, Paris, BNF Gallica
Lieutenant Général des Armées le 1 Mai 1758, il doit se battre contre les Britanniques qui tentent un débarquement et défend victorieusement Saint-Malo en juin 1758, et il bat néanmoins les Anglais qui ont débarqué, lors de la bataille de Saint-Cast et leur tua environ 3.000 hommes, en fit 800 prisonniers, et l’artillerie leur coula à fond trois barques chargées de soldats. Comme Gouverneur de Bretagne - pays cieux de ses priviléges et libertés - il se rend vite impopulaire par son opposition aux états provinciaux pour leurs imposer les impositions royales en 1758, entrant en conflit avec le Parlement de Bretagne en 1762, qui l'accuse deux ans aprés d'abus de pouvoir.

Il ne tarde pas à se rendre très impopulaire dans un pays d'état qui jouit de nombreux privilèges ou « libertés ». Il s'oppose aux états provinciaux pour leur imposer les impositions royales en 1758 et entre en conflit avec le Parlement de Bretagne en 1762. En juin 1764, sur les instances de d'Aiguillon, le Roi annule un arrêt du Parlement interdisant de lever de nouveaux impôts sans le consentement des états et refuse d'entendre les remontrances du Parlement. 


 En considération de ses services, le Roi lui a accordé au mois de Décembre 1761 les entrées de sa Chambre et le 1 Mars 1762, la charge de Gouverneur et Lieutenant Général de la Province d Alsace. Puis, en 1769, il est nommé Capitaine Lieutenant des Chevaux Légers de la Garde du Roi. 


Le Duc d Aiguillon a été Ministre des Affaires Etrangères et a fait pendant quelques mois  les fonctions de Ministre de la Guerre après la retraite de M. de Montainard. Pendant son mandat il a appuié les démarches de l'Espagne et de Naples auprès de Clément XIV pour obtenir la suppression des Jésuites, décidée le 21 juillet 1773 par le bref Dominus ac redemptor et il a négocié la restitution au Saint-Siège d'Avignon et du Comtat Venaissin, qui est acceptée par lettres patentes de Louis XV du 10 avril 1774. Le duc a aussi étè l’agent d'un timide rapprochement franco-britannique. 


Il se marie en 1740 avec Louise Félicité de Brehan (1726-1796), fille de Louis Robert Hippolite de Bréhan, appellé le Comte de Plelo, Ambassadeur de France en Danemarck  tué en dirigeant l'offensive contre le siège de Dantzig, et de Louise-Françoise Phélypeaux de La Vrillière, qui avait été Dame du Palais de la Reine en 1748.




Wikipéedia - Blason du duc d'Aiguillon, musée Paul-Dupuy à Toulouse 



Sources

  • La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, 2e édition, tome 11, Paris, Boudet, 1776, pp. 367-368 [lire en ligne].
  • Lucien Laugier, Le duc d’Aiguillon, Paris, Albatros, 1984, 300 p.
  • Alain Paraillous, Le duc d'Aiguillon (1720-1788), Editions Sud Ouest, 2010.
  • G. Meyer-Noirel // J Laget. Répertoire général des ex-libris français : des origines à l'époque moderne, 1496-192019 vols., [1983-2010], V0249